Houssein

Houssein est originaire d’un petit village de la campagne damascène, nommé Al-Ghouta (connu pour ses bombardements à l'arme chimique en août 2013).

Voici son histoire, telle qu’il nous l’a racontée :
« Il y a un an et demi, la situation s’est énormément détériorée à cause du conflit. Les bombardements et les tirs ont causé beaucoup de dégâts : notre maison, celle de mes parents ainsi que notre magasin d’habits ont été détruits. Notre voiture a été volée. Une nuit, alors que les bombardements redoublaient d’intensité, nous avons fui vers un abri que je connaissais, non loin de mon village et un peu plus tranquille.
Nous sommes littéralement partis avec pour seul bien, les habits que nous portions sur nous ce jour-là. Nous sommes restés dans cet abri pendant 4 mois jusqu’à ce que la région soit complètement assiégée. La situation s’était tellement détériorée que nous passions notre journée à croiser des cadavres dans la rue. Quelques jours plus tard, nous avons réussi à sortir de cette région assiégée par miracle sans avoir la moindre idée de notre destination. En route, j’ai commencé à réfléchir où j’allais emmener ma famille et mes enfants, car nous n’avons aucune famille ailleurs dans le pays.
Nous sommes arrivés à Damas et nous sommes installés dans un jardin pendant trois jours. Ensuite, j’ai décidé de m’éloigner de Damas pour trouver un village plus sûr même si ce devait être à l’autre bout de la Syrie. Nous avons commencé à marcher et une voiture à destination du Liban s’est arrêtée. Le chauffeur nous a conseillé d’aller à Beyrouth mais je lui ai répondu que nous n’avions pas d’argent et que nous étions trop nombreux pour vivre dans un pays aussi cher que le Liban. Je lui ai demandé de nous rapprocher des frontières syro-libanaises, quitte à dormir dans une tente s’il le fallait. Le taxi nous a déposé dans le village de Yabous, à 45 kilomètres de Damas, et nous sommes restés dans la rue jusqu’à ce que quelqu’un nous propose de nous prêter une pièce vide, encore en construction. Grâce à plusieurs voisins, nous nous sommes débrouillés pour nous y installer au minimum. Nous avions réussi à fuir les bombardements mais nous avons commencé à souffrir du froid, de la neige et de la faim. Lorsque quelqu’un nous offre un repas, les adultes essayent de ne pas manger pour laisser les enfants manger à leur faim. Je ne sais pas quoi dire d’autre si ce n’est que l’eau de pluie coule du plafond et que nous n’arrivons souvent pas à dormir à cause du froid car nous n’avons aucun moyen de nous réchauffer. Mais nous n’avons d’autre choix malheureusement. Je vous remercie d’avance pour toute aide que vous pourrez apporter à ma famille élargie (ma famille ainsi que mes deux sœurs et leurs enfants). Que Dieu vous récompense à la hauteur de vos intentions et vos actions.»

Houssein a reçu 1000€.


Il nous a envoyé plusieurs messages suite à la réception de l'argent pour nous dire à quel point cela les avait soulagés.
Il a en effet pu acheter nourriture, habits pour sa famille et préparer la venue de leur petit dernier.

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